Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

rémoniaire, — à qui nous devons, tous, la plus vive reconnaissance pour son zèle pieux et l’habileté professionnelle qu’il a déployée, — doit prochainement se rendre dans les villes du Nord, pour faire des conférences sur le nouveau rituel. N’est-il pas curieux de songer que cet éminent fonctionnaire, tout récemment encore, officiait devant un autel catholique ? Il a été assisté, aujourd’hui, par vingt-quatre confrères, qui, tous, avaient acquis leur expérience de la même façon. que lui. »

— Mon Dieu ! — soupira Percy, s’abandonnant au flot des souvenirs que la mention du nom de Francis avait tout d’un coup réveillés en lui. Mais bientôt sa pensée se détourna du prêtre renégat pour réfléchir, une fois de plus, à la signification de l’affaire tout entière, et au jugement qu’il avait cru devoir porter sur elle tout à l’heure, devant le souverain pontife.

En somme, c’était un fait incontestable que l’inauguration du culte panthéiste avait obtenu un succès aussi prodigieux en Angleterre qu’en Allemagne. À Londres, par exemple, contrairement aux prévisions, la cérémonie s’était effectuée sans l’ombre d’emphase exagérée, ni de ridicule. Cependant, des scènes extraordinaires avaient eu lieu. Un grand murmure d’enthousiasme avait parcouru l’Abbaye, d’une extrémité à l’autre, lorsque le somptueux rideau était tombé, et que la grande figure nue de la Paternité, imposante et majestueuse, s’était dressée au dessus de l’éclat des cierges, contre l’écran