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trace, dans tout cela, des horreurs du moyen âge ! Et l’acte d’adhésion exigé était, lui aussi, bien facile à remplir : on demandait seulement à tous leur présence dans une église, le premier jour de chacun des quatre trimestres, pour les grandes fêtes de la Maternité, de la Vie, de la Solidarité, et de la Paternité. Les dimanches, l’assistance aux offices était purement facultative.

La jeune femme ne pouvait point comprendre qu’il se trouvât personne pour refuser cet hommage pieux. Les quatre principes que l’on allait célébrer étaient des vérités incontestables, les manifestations suprêmes de ce que Mabel appelait l’Esprit du Monde. Et que si d’autres hommes donnaient à cet Esprit le nom de Dieu, rien assurément ne les empêchait de considérer les dites fêtes comme s’adressant à ce Dieu. Où donc était la difficulté ? Ce n’était point comme si le culte chrétien fût prohibé : les catholiques pourraient continuer à célébrer leurs messes. Et cependant voici que, déjà, des troubles menaçaient de se produire en Allemagne ! Déjà l’on disait que plus de dix mille personnes de ce pays avaient abandonné leurs foyers pour se réfugier à Rome ; et le bruit courait que cinquante mille autres allaient se refuser à la simple formalité de l’adhésion, lors de la fête prochaine ! Cette conduite étonnait Mabel, et l’irritait profondément.

Pour elle, le culte nouveau était la consécration du triomphe de l’humanité. De tout temps, son cœur avait aspiré à quelque chose de tel, à