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un projet tout semblable en Allemagne ; le lendemain il allait inaugurer la religion de l’Humanité à Madrid. Qu’allait-il dire, aujourd’hui ? Personne ne le savait, ni même s’il allait prononcer un discours ou simplement, d’un seul mot, approuver le projet. Il y avait, dans ce projet, certaines clauses dont on se demandait passionnément s’il allait les admettre, ou bien s’il y opposerait son droit de veto : telle, surtout, la clause qui rendait obligatoire le culte nouveau, pour tous les citoyens au-dessus de douze ans.

L’article du projet de loi anglais disait que, bien que le culte dût être célébré dans toutes les églises dès le 1er octobre prochain, il ne deviendrait obligatoire qu’après la nouvelle année ; tandis que l’Allemagne, qui avait décrété la même loi un mois auparavant, l’avait rendue obligatoire tout de suite, contraignant ainsi tous ses sujets catholiques à s’expatrier sans délai ou à subir les peines édictées. Ces peines, au reste, n’avaient rien de féroce : pour une première contravention, une semaine d’emprisonnement ; un mois pour la seconde ; une année pour la troisième ; et ce n’était là qu’à la quatrième contravention que le réfractaire aurait à être emprisonné jusqu’à sa complète soumission. Et Mabel, sans trop y réfléchir, songeait que c’étaient là des conditions assez douces : car l’emprisonnement lui-même consistait dans la simple obligation de ne point sortir de sa maison, ainsi que dans l’obligation d’avoir à fournir à l’État une certaine somme de travail. Nulle