Il y avait un monde de passion soudaine, dans sa voix frêle ; et le cœur d’Olivier y répondit.
— Je vous comprends, monsieur ! dit-il. Je sais tout ce que vous voulez dire !
— Oh ! avoir enfin un Sauveur ! — reprit Francis, de plus en plus enthousiaste. — Avoir un Sauveur que l’on peut voir et toucher, et adorer en personne ! C’est comme un rêve ! et cependant c’est vrai !
Olivier regarda l’heure, se leva brusquement, et, tendant la main :
— Excusez-moi, monsieur, dit-il, je suis forcé de partir ! Mais vous m’avez vraiment bien ému ! Je parlerai à Snowford. Votre adresse est écrite là, vous m’avez dit ?
Il désignait les papiers.
— Oui, monsieur Brand ! Mais il y a encore une question que je voudrais…
— Impossible de vous donner une minute de plus, monsieur ! dit Olivier, en recueillant ses papiers, sur sa table.
— Un mot seulement ! Est-ce vrai, que ce culte nouveau sera obligatoire ?
Olivier, d’un signe de tête hâtif, répondit affirmativement.
II
Ce soir-là, Mabel, assise dans la galerie, derrière le fauteuil du Président, avait déjà inter-