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— Oui, je l’ai connu ! répondit-il d’un ton calme. Du moins, je le crois.

Olivier parut, d’abord, vouloir adresser à M. Francis une question sur le nouveau cardinal : mais il se ravisa.

— Vous n’avez rien d’autre à me communiquer ? demanda-t-il.

— Rien d’autre, pour le moment, monsieur ! répondit le visiteur. Mais permettez-moi de vous dire encore combien nous apprécions tout ce que vous avez fait, monsieur Brand ! Je ne crois pas qu’il soit possible à personne, autant qu’à nous, de comprendre ce que signifie la privation du culte ! Nous avions pensé, au début, que cette privation nous deviendrait de moins en moins sensible : mais…

Sa voix tremblait un peu, et il s’arrêta. Puis il reprit, ouvrant pleinement sur Olivier ses yeux bruns, imprégnés d’une tristesse infinie :

— Et quant au reste de ce que nous avons perdu, monsieur, nous savons bien que ce n’était qu’illusion ; mais, pour ma part du moins, j’ose espérer que toutes nos aspirations, nos prières, et nos hommages, que tout cela n’a pas été entièrement inutile. Nous nous étions trompés sur notre Dieu : mais ce qui sortait de nos cœurs n’en a pas moins trouvé son chemin jusqu’à Lui. Et voici maintenant…

Il parlait avec une exaltation croissante, dont Olivier ne pouvait se défendre d’être, lui-même, touché.

— Et maintenant, voici que M. Felsenburgh est venu ! s’écria-t-il.