Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/22

Cette page n’a pas encore été corrigée
7
prologue

dustries nécessaires. Bien des hommes de notre parti, il est vrai, étaient persuadés que cette nationalisation des principaux métiers allait marquer la fin de toute entreprise : mais, comme vous ne l’ignorez pas, il n’en fut rien, Au fond, la nation entière désirait cette réforme, sans en avoir nettement conscience, et surtout depuis le moment où l’on avait municipalisé les chemins de fer. Puis vint la réorganisation des retraites ouvrières et des pensions de vieillards ; et vous pouvez bien penser quel surcroît de puissance en ont retiré les communistes. Puis ce furent le bill de réforme des prisons, et l’abolition de la peine de mort ; puis la loi définitive de 1959 sur l’enseignement, interdisant toute instruction religieuse dans les écoles ; puis l’abolition effective de l’héritage, supprimant tout ce qui s’était conservé de l’ancien système…

— Et comment avons-nous fait pour nous tenir à l’écart de la grande guerre de l’Europe avec l’Orient ? demanda Percy.

— Oh ! ceci serait une longue histoire ; en un mot, c’est l’Amérique qui nous a retenus ; et, du même coup, nous avons perdu l’Inde et l’Australie. Mais notre ministre Braithwaite, très habilement, a réparé cette perte en nous obtenant, une fois pour toutes, le protectorat de l’Afrique. Au reste, nous verrons mieux tout cela sur la carte !

Percy, pendant quelques instants, considéra silencieusement la grande carte géographique que le Vieillard venait d’ouvrir devant lui. C’était