Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

yeux, ces lèvres nettement découpées qui promettaient une parole vigoureuse ! On n’entendait pas un bruit, dans la salle, pas un souffle ni un mouvement, au dehors même on aurait dit que le monde se taisait, pour permettre au surnaturel d’exposer, en paix, sa défense, avant de proclamer bruyamment la condamnation.

Mais Percy fit un violent effort pour concentrer son attention, et, les poings serrés, il écouta.

« … Or, puisqu’il en est ainsi, mes fils en Jésus-Christ, c’est à nous de répondre ! Comme nous l’enseigne le docteur des Gentils, nous ne luttons point contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre l’esprit du mal dans les hauts lieux. « Et c’est pourquoi, nous dit encore l’Apôtre, armez-vous de l’armure de Dieu ! » Et, de cette armure, il nous en explique l’espèce : la ceinture de la vérité, le bouclier de la justice, les souliers de la paix, l’écusson de la foi, le casque du salut, et le glaive de l’esprit.

« Voilà donc avec quelles armes la parole de Dieu nous ordonne de combattre, mais non pas avec une épée : car, en vérité, le royaume de Dieu n’est pas de ce monde, et c’est pour vous rappeler les principes de cette lutte que Nous vous avons rassemblés en notre présence ! »

La voix s’arrêta, et il y eut un mouvement général, le long des sièges, comme un unanime soupir après un effort trop tendu. Puis la voix reprit, sur un ton un peu plus élevé :