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Percy, de sa place parmi les consulteurs, voyait entrer les cardinaux et autres prélats, hommes de nations, de tempéraments, et d’âges divers : les Latins gesticulant, découvrant des dents brillantes, les Germains sérieux et recueillis ; un vieux cardinal français appuyé sur sa canne, et s’avançant au bras du bénédictin anglais. La salle était une des grandes pièces, simples et nues, qui remplaçaient, à présent, les anciennes chambres du Vatican. Elle avait la forme d’une chapelle, avec des rangées de sièges sur toute son étendue. Près de l’autel, sous un dais, s’élevait le trône pontifical.

Percy n’avait aucune idée de ce qui allait être dit. Comment s’attendre à des déclarations précises et définies, en présence d’une situation encore aussi incertaine ? Tout ce que l’on savait, jusqu’à cette heure, c’était la confirmation de la nouvelle d’une présidence de l’Europe, confirmation suffisamment établie, déjà, par la petite pièce d’argent. On disait aussi qu’il y avait eu, de toutes parts, une brusque poussée de persécution, aussitôt réprimée par les autorités locales. Et le bruit courait que Felsenburgh, dès ce jour, allait commencer sa tournée, de capitale en capitale. On l’attendait à Turin pour la fin de la semaine. De tous les centres catholiques du monde, des messages affluaient, implorant des instructions ; on y lisait que l’apostasie se soulevait comme un énorme flux de marée, que partout la persécution menaçait, que même des évêques commençaient à chanceler.