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ans, pût être considéré comme le successeur désigné de ce sage et patient vieux prélat. Et quant à l’honneur de la chose, Percy, maintenant, était bien au-dessus de toute ambition personnelle. Il n’apercevait devant lui qu’une seule perspective : un long et cruel voyage, sur un chemin qui grimpait à pic, et avec les épaules chargées d’un fardeau trop pesant pour elles.

Cependant, il se rendit compte bientôt que le fait annoncé était inévitable : cela devait être, et il n’avait rien à dire. Mais c’était comme si un abîme de plus s’était ouvert devant lui ; et il en contemplait le fond avec une horreur muette, inexprimable.

Le cardinal fut le premier à rompre le silence.

— Père Franklin, dit-il, j’ai vu aujourd’hui un portrait de Felsenburgh. Savez-vous de qui j’ai cru d’abord que c’était l’image ?

Percy eut un sourire triste.

— Mais oui, mon père, reprit le vieillard, j’ai pris ce portrait pour le vôtre ! Et maintenant, que pensez-vous de cela ?

— Je n’en pense rien, et je n’y comprends rien, Votre Éminence !

— Eh ! bien…

Mais il s’interrompit, et, tout à coup, changea de sujet.

— Il y a eu un assassinat, dans la cité, tout à l’heure, dit-il : un catholique a poignardé un blasphémateur.

Percy, effrayé, releva les yeux.