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Après quelques minutes de silence, le cardinal parut commencer à se remettre de son épuisement.

— Vous paraissez fatigué, mon père ? dit-il à son jeune ami, d’un ton affectueux.

Percy sourit.

— Et Votre Éminence ? demanda-t-il.

Ce fut au tour du vieillard de sourire.

— Oh ! moi, dit-il, je n’en ai plus pour longtemps ! Et ensuite, mon père, ce sera à vous de souffrir !

Percy sursauta vivement, épouvanté.

— Mais oui ! reprit le cardinal ; la chose est déjà arrangée avec le Saint-Père : c’est vous qui me succéderez ! Inutile d’en faire un secret !

— Éminence !… murmura Percy d’une voix implorante.

Mais le vieillard l’arrêta, d’un geste de sa maigre main ridée.

— Oh ! je comprends ce qu’il en est ! dit-il doucement. Vous préféreriez mourir, n’est-ce pas, et rester en paix ? Il y en a bien d’autres, allez, qui désirent cela ! Mais il faut que nous souffrions d’abord ! Et pati et mori. Père Franklin, il faut accepter l’épreuve sans hésiter !

Une fois de plus, un long silence suivit.

La nouvelle qui venait d’être révélée à Percy était trop imprévue et trop surprenante pour produire, en lui, autre chose que la sensation d’un choc douloureux. Jamais l’idée ne lui était venue que lui, un homme de moins de quarante