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n’étaient point, elles aussi, les agneaux de son troupeau ? À quoi donc était destinée l’Église catholique, si ce n’était pas à convertir le monde ? Et pourquoi, en ce cas, le Dieu tout-puissant avait-il permis à cette Église de se trouver réduite à une poignée de fidèles, tandis que, d’autre part, le monde trouvait sa paix en dehors d’elle et de Lui ?

Eh face de soi, Percy revoyait le monde, cette folie qui s’était emparée des peuples, les histoires étonnantes que le téléphone venait de lui apporter ! À Paris, des hommes et des femmes, avec l’ivresse mystique des anciennes Bacchantes, s’étaient percé le cœur, publiquement, sur la place de la Concorde, en criant, à une foule, non moins enthousiaste, qu’ils avaient assez longtemps vécu, et ne pouvaient point survivre aux délices de cette divinisation définitive de l’humanité. À Séville, dans un concert, une danseuse célèbre était morte de joie, au milieu d’une figure de ballet, en apprenant l’acceptation de Felsenburgh. Dans une Vallée des Pyrénées, ce matin même, tous les catholiques avaient été crucifiés par les paysans que leur excès d’allégresse avait, tout à coup, rendus furieux. En Allemagne, trois évêques avaient abjuré… et ceci… et cela… et mille erreurs qui s’étaient produites trop rapidement pour pouvoir être prévues ou arrêtées ; et Dieu continuant à ne faire aucun signe, à ne dire aucun mot !

Il y eut un petit coup à la porte ; et Percy,