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sent, il n’avait plus de craintes ; aussi absolument qu’un homme peut connaître la couleur de ses yeux, il savait que sa religion était ferme, assurée, à l’abri de toute secousse. Durant les semaines qu’il venait de passer à Rome, le trouble qu’il avait naguère ressenti s’était dissipé, et le fond même de son âme lui était redevenu visible. Ou, mieux encore, le grand ensemble de dogmes, de cérémonies, de coutumes et de principes moraux au milieu duquel il avait été élevé, et que, jusqu’alors ; jamais il n’avait saisi que par parties, tantôt en découvrant un morceau et tantôt un autre, peut à peu ce système du catholicisme s’était éclairé tout entier, pour se révéler à lui dans un rayonnement merveilleux de lumière divine. Des détails qui, autrefois, l’avaient étonné ; même choqué, reprenaient, pour lui, une évidence parfaite. Il voyait, par exemple, que, tandis que la religion de l’Humanité tâchait à abolir la souffrance, celle-ci était un fait qui jamais ne se laisserait supprimer et que la religion divine était autrement raisonnable, qui reconnaissait la souffrance pour nécessaire, et lui accordait une place dans le pian total du Créateur. Ou bien il se rendait compte que, tandis que, d’un certain point de vue, ses Sens ne découvraient que l’aspect matériel du tissu composite de la vie universelle, d’un autre point de vue le surnaturel se révélait a lui avec non moins de certitude et de réalité, Il comprenait que la religion de l’Humanité ne pouvait apparaitre vraie que si l’on négligeait, au moins, une