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tées par le seul amour de la religion. C’était la foule de ceux qui avaient désespéré de la vie moderne, qui s’étaient lassés du changement et de l’effort, et qui avaient fui le monde pour se réfugier dans l’Église, mais sans pouvoir obtenir la permission de demeurer à l’intérieur de Rome. Continuellement, dans toutes les directions, de nouvelles maisons s’élevaient. Un compas gigantesque, dont l’une des branches aurait été fixée à Rome et qui aurait eu une ouverture de cinq kilomètres, n’aurait point cessé de rencontrer des rues toutes pleines de maisons, sur tout le cercle de son parcours.

Mais jamais la signification de ce qu’il voyait ne s’était révélée au prêtre anglais aussi clairement qu’un certain jour d’été, où fut célébrée la fête du saint patron du pape régnant.

La matinée était encore assez fraîche, lorsque le prêtre suivit son chef, à qui il devait servir de chapelain, le long des vastes corridors du Vatican, vers la salle où le pape et les cardinaux allaient s’assembler. Regardant par une fenêtre, sur la Piazza, il lui sembla que la foule était devenue plus dense, si c’était possible, qu’une heure auparavant. L’énorme place ovale était toute houleuse de têtes, sauf un grand passage gardé par les troupes pontificales pour l’arrivée des voitures ; et, sur ce passage, tout blanc à la lumière éclatante du matin d’août, Percy voyait s’avancer des véhicules prodigieux, des éblouissements d’or et de couleurs vives,