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l’avait éteinte ! Les hommes avaient compris que l’union valait mieux que la discorde : et c’est en dehors de l’Église qu’ils l’avaient compris ! En fait, les vertus naturelles s’étaient soudaine ment épanouies, tandis que les vertus surnaturelles avaient été méprisées. La philanthropie avait pris la place de la charité, le contentement celle de l’espérance, et la science s’était substituée à la foi.

— Oui, mon fils ! dit la douce voix, pleine d’affection. Et quoi encore ?

— Quoi encore ? reprit Percy… Eh ! bien des mouvements tels que celui-là ne pouvaient manquer de produire des hommes. Et l’homme de ce mouvement nouveau avait été Felsenburgh. Il avait accompli une œuvre qui, de la part d’un homme, semblait miraculeuse. Il avait mis fin à l’éternelle division entre l’Orient et l’Occident : par la seule force de sa personnalité, il avait prévalu sur les haines internationales et les luttes des partis. L’enthousiasme qu’il avait allumé dans les cœurs anglais, toujours peu enclins à s’exalter, était bien, lui aussi, une sorte de miracle. Et, de même, il avait enflammé la France, l’Espagne, l’Allemagne.

Percy décrivit, une fois de plus, les scènes singulières dont il avait été témoin, et cita quelques-unes des épithètes attribuées à Felsenburgh, même dans les journaux les plus pondérés. Ces journaux l’appelaient le Fils de l’Homme, à cause de son cosmopolitisme, le Sauveur du Monde, parce qu’il avait tué la guerre ; d’autres