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mains ; mais Percy n’en avait pas moins l’impression que c’était la première fois qu’il avait devant soi la personne vivante du Chef de l’Église.

L’homme qu’il voyait était un vieillard très droit, de taille moyenne, et avec, dans toute sa personne, une apparence de grande dignité, reflétée même dans la façon dont ses mains étreignaient les bras de son fauteuil. Mais surtout le visage était remarquable, tel que Percy put l’étudier à trois ou quatre reprises, pendant que les yeux bleus du pape se tournaient vers lui. Ces yeux, d’une limpidité et d’une profondeur extraordinaires, rappelaient un peu ce que les historiens disaient de ceux du pape Pie X ; les paupières dessinaient des lignes très nettes, donnant au regard une expression un peu dure, mais que contredisait aussitôt le reste du visage. Celui-ci n’était ni gras, ni maigre, mais admirablement découpé, dans son ovale régulier. Les lèvres étaient droites et fines, avec une ombre de passion dans leur mouvement ; le nez descendait brusquement, en bec d’aigle, aboutissant à des narines finement ciselées ; le menton était ferme, fendu d’une fossette au milieu ; et tout le port de la tête avait quelque chose d’étrangement juvénile. C’était un visage exprimant la générosité et la douceur, mais, avec cela, ecclésiastique au dernier degré. Le front était légèrement comprimé aux tempes, et d’épais cheveux blancs se montraient sous la calotte blanche. Percy se rappela comment, autrefois, on avait remarqué que ce visage ressemblait, et de la