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due au pape, en échange de toutes les églises de l’Italie cédées au gouvernement italien ; et toujours, depuis lors, il s’était employé à la tâche de faire de Rome une cité de saints. Absolument indifférent à l’opinion du monde, toute sa politique avait consisté en une chose très simple : toujours, invariablement, dans une innombrable série d’encycliques, il avait déclaré que l’objet de l’Église était de glorifier Dieu en produisant dans l’homme des vertus surnaturelles, et que toutes les actions du monde n’avaient de signification ni d’importance que dans la mesure où elles tendaient à ce seul objet. Il avait déclaré, en outre, que, puisque Pierre était la grande Roche, la cité de Pierre était la capitale du monde, et devait offrir un exemple à toutes les autres villes : ce qui ne pourrait avoir lieu que si Pierre régnait sur sa cité. Et puis, étant de venu maître de celle-ci, il s’était mis vraiment à régner sur elle. Il avait dit que, dans l’ensemble, les récentes découvertes de l’homme tendaient à distraire les âmes immortelles de la contemplation des vérités éternelles non que ces découvertes pussent être, le moins du monde, mauvaises en soi, puisqu’elles permettaient de pénétrer dans les lois merveilleuses de Dieu ; mais, pour le moment présent, elles n’en étaient pas moins trop excitantes, et trop exposées à égarer l’imagination. Et, ainsi, il avait supprimé de Rome les tramways, les vaisseaux aériens, les laboratoires, les manufactures, en déclarant qu’il y avait assez de place, pour tout cela, hors