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tableaux, et un grand crucifix, flanqué de chandeliers, se dressait, sur un petit autel, à côté de la porte. C’était là tout le mobilier, à l’exception d’un bureau, entre les fenêtres, sur lequel était posée une machine à écrire : et la vue de cette machine ne fut pas sans gêner le prêtre, dans l’impression d’ensemble que lui offrait son milieu nouveau.

Déjà le poids qu’il portait sur son cœur lui était allégé, et il s’étonnait de la rapidité avec laquelle s’était produit ce grand changement. La vie, ici, semblait infiniment plus simple ; l’existence du monde intérieur était, infiniment plus que nulle autre part, considérée comme réelle, et prise au sérieux. L’ombre même de Dieu, à Rome, apparaissait plus visible : l’esprit, ici, ne trouvait plus d’impossibilité à se représenter positivement que les saints veillaient et intercédaient, que Marie siégeait sur son trône, et que le disque blanc, sur l’autel, était la personne même de Jésus-Christ. Percy n’était pas encore entièrement pacifié : mais déjà il se sentait plus à l’aise, moins désespérément anxieux, plus pareil à un enfant, plus prêt à se reposer volontiers sur l’autorité qui prétendait à régner sur lui sans explication. Douze heures auparavant, il était encore à Londres, dans le tourbillon de la vie moderne ; et voici que, désormais, ce tourbillon avait disparu, pour le laisser dans un monde tout imprégné de calme et de recueillement !