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coupé, et s’avança dans le couloir central, jusqu’à la proue du vaisseau. Pendant une minute ou deux, il observa la ferme et imposante figure du pilote, debout à son poste. Cet homme se tenait immobile, les mains sur le volant d’acier qui dirigeait les vastes ailes, les yeux sur l’instrument qui lui révélait, comme le cadran d’une horloge, la force et la direction des poussées du vent ; et, de temps à autre, ses mains faisaient un mouvement léger, auquel répondaient aussitôt les grandes ailes en éventail, tantôt relevant l’aérien, tantôt le faisant descendre. En face de lui, à ses pieds, fixés sur une table circulaire, étaient différents indicateurs électriques dont Percy ignorait la signification : l’un d’eux semblait une sorte de baromètre, sans doute pour indiquer l’altitude ; un autre était une boussole. Plus loin, au delà des fenêtres bombées, s’ouvrait le bleu infini du ciel. Et le prêtre songeait combien tout cela était prodigieux, et que ce n’était là, pourtant, que l’un des innombrables aspects de la grande force contre laquelle, désormais, le surnaturel avait à lutter, dans la faible et crédule intelligence des hommes.

Il soupira, se détourna, et revint s’appuyer à la fenêtre de son compartiment.

Là, une vision étonnante se découvrit à lui, plus étrange que belle, en vérité, et ressemblant plutôt à une vision de rêve qu’à une vue réelle. À droite, c’était la ligne grise de la mer, se soulevant et retombant d’une façon à peine percep-