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Le prêtre acheva de se secouer de son sommeil, et prit, dans son sac, son bréviaire : mais son attention était distraite, en prononçant les paroles de l’office ; et, quand il eut achevé prime, il referma le livre, se renfonça sous les fourrures, et se laissa aller au cours vagabond de sa rêverie.

Il avait éprouvé un soulagement singulier, lorsque, trois jours auparavant, une lettre du cardinal-protecteur lui avait enjoint de venir à Rome, en ajoutant qu’il aurait sans doute à y faire un assez long séjour.

Il revit en pensée les journées précédentes, songeant au rapport qu’il allait devoir en faire. Depuis sa dernière lettre, sept apostasies notables s’étaient produites dans le seul diocèse de Westminster : deux prêtres et cinq laïcs très connus. De tous côtés, on parlait vaguement de révolte. Percy avait vu un document menaçant, qui, sous le nom de « pétition », demandait à l’archevêque le droit de renoncer au costume ecclésiastique, et qui portait la signature de cent vingt prêtres anglais et gallois. Les signataires de la « pétition » écrivaient que la persécution était imminente, de la part de la foule ; que le gouvernement n’était pas sincère dans ses promesses de protection ; et que, même chez les plus fidèles des catholiques, la loyauté religieuse était tendue au point de risquer d’éclater.

Quant aux commentaires qu’appelait ce fait,