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retour ; il n’était jamais parti. Il allait être nommé président du conseil, premier ministre, tribun, même roi, sinon empereur d’Occident. Toute la constitution anglaise allait être refaite ; le crime allait être aboli par ce même pouvoir mystérieux qui avait déjà aboli la guerre. Felsenburgh avait découvert un moyen d’assurer librement la nourriture à tous. On avait trouvé le secret de la vie, net les hommes n’allaient plus connaître ni la maladie ni la mort. Voilà ce que l’on se disait, dans les rues, dans les voitures publiques, dans les conversations intimes ! Les journaux n’étaient remplis que d’affirmations de ce genre… Oui, et à tout cela, il manquait seulement, — songeait Percy, — ce qui rend une vie digne d’être vécue !

À Paris, pendant l’arrêt de l’aérien à la grande station de Montmartre, qui jadis avait été une église du Sacré-Cœur, il avait entendu le bourdonnement de la foule, ivre de vie. La ville entière retentissait de chants joyeux, resplendissait de lumières multicolores, ressemblait à un immense théâtre où se déroulerait une fête fantastique. Puis, lorsque l’aérien s’était remis en marche, Percy avait vu les longues lignes de trains affluant dans la capitale : pareils à des serpents lumineux, ils amenaient les habitants des provinces au grand Congrès National, que les législateurs français avaient convoqué pour discuter les termes d’un nouvel appel au bienfaiteur Felsenburgh. Entre Paris et Lyon, en suite, ç’avait été l’horreur des champs aban-