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CHAPITRE II

I

En approchant de Rome, vers laquelle l’aérien filait à une hauteur d’environ deux cents mètres, dans la pureté merveilleuse d’une aube de juillet, Percy Franklin avait l’impression d’approcher des portes même du ciel. Car ce qu’il avait laissé derrière lui, à Londres, dix heures auparavant, lui apparaissait comme un bon échantillon de ce que devaient être les cercles supérieurs de l’enfer. C’était un monde d’où Dieu s’était retiré, mais en le laissant dans un état de profonde satisfaction de soi-même, dans un état dépourvu d’espoir comme de crainte, mais admirablement pourvu de toutes les conditions du bien-être. Non pas, au reste, que ce monde, tel que Percy l’avait quitté, fût absolument tranquille, dans sa jouissance de vivre : car jamais l’énorme ville n’avait été plus excitée, d’une nervosité plus fiévreuse. Toutes sortes de rumeurs couraient. Felsenburgh allait revenir ; il était de