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permis tout cela ? Ou bien encore, l’enfer : comment avez-vous jamais pu croire à cette chose horrible ? Je vous en supplie, mère, rendez-vous compte que cette religion d’autrefois n’était rien qu’un odieux cauchemar ! Pensez à ce qui est arrivé la nuit dernière, quand Il est venu, Lui dont vous avez si peur ! Je vous ai dit comment Il était : si calme et si fort ! et comment six millions de personnes l’ont vu. Et pensez à ce qu’Il a fait : Il a guéri toutes les vieilles plaies, Il a assuré la paix à l’univers ; et, maintenant, quelle vie merveilleuse va commencer ! Je vous en supplie, mère, consentez à abandonner ces affreux mensonges qui vous torturent !

— Le prêtre, le prêtre ! gémit sourdement la vieille femme.

— Oh ! non, non, pas le prêtre ! Il ne peut rien faire. D’ailleurs, il sait bien que ce ne sont que des mensonges, lui aussi !

— Le prêtre ! murmura de nouveau la mourante. Lui, il pourra vous répondre : il sait la réponse !

L’effort de ces paroles avait convulsé son visage, et ses doigts osseux tordaient nerveusement le rosaire qu’ils tenaient. Mabel, tout à coup, se sentit effrayée, et se releva.

— Oh ! mère, dit-elle, en la baisant au front. Voilà ! je ne vous dirai plus rien pour le moment ! Mais vous, réfléchissez à tout cela, en tranquillité ! Et surtout n’ayez peur de rien ! Je vous jure qu’il n’y a plus rien à craindre !