Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

vite remis de cette première impression. Quant à sa mère, le jeune homme songeait avec effroi que, sans Mabel, la chambre de la pauvre femme aurait été la scène d’une catastrophe violente. Maintenant, tout était en paix, le présent et l’avenir se reliant merveilleusement.

L’avenir ! Olivier se rappela ce que Mabel lui avait dit des devoirs nouveaux qui allaient s’imposer aux membres du gouvernement. Il s’agissait, pour eux, de réaliser le principe qui venait de s’incarner dans ce jeune Américain mystérieux : le principe de la fraternité universelle. Ce serait une tâche énorme : toutes les relations internationales auraient à être révisées ; commerce, politique, méthodes de gouvernement, tout réclamait une transformation radicale. Et Olivier ne laissait point de : se sentir un peu épouvanté, devant l’immense perspective des travaux qui l’attendaient. Il prévoyait, en vérité, une révolution universelle, un cataclysme plus profond encore que n’aurait été l’invasion de l’Orient : mais le cataclysme, cette fois, allait avoir pour objet de convertir les ténèbres en lumière et le chaos en ordre !

Une demi-heure plus tard, comme Olivier dînait précipitamment avant de repartir pour White Hall, Mabel le rejoignit dans la salle à manger.

— Notre mère est plus calme ! dit-elle. Il faudra que nous soyons très patients, Olivier ! As-tu pris une résolution, au sujet du retour ici de ce prêtre ?