Page:Benson - Le Maître de la terre.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

quartiers de Londres, aussi bien que dans toutes les grandes villes de province. Le temps et la place nous font défaut pour décrire ici l’admirable manière dont toutes les autorités publiques se sont acquittées de leur devoir ; qu’il nous suffise de dire que, dans toute la ville de Londres, on n’a pas eu à déplorer plus de soixante accidents mortels.

Dès vingt-deux heures, le Temple de Paul était bondé jusque dans ses derniers recoins. Le chœur avait été réservé pour les membres du Parlement et les fonctionnaires publics. Les galeries du dôme étaient remplies d’une assistance de dames ; et le public était librement admis dans la nef entière. Aussi bien, ceux qui voulaient assister à la fête ont-ils été sages de se hâter ; car, un quart d’heure après, on peut bien dire que toutes les rues de Londres sont devenues intraversables.

Par un choix excellent, M. Olivier Brand avait été désigné pour parler en premier lieu. Le souvenir de l’infâme attentat dirigé contre lui par un émissaire de l’Église catholique était présent encore à tous les esprits ; et l’expression caractéristique de sa figure, aussi bien que l’accent passionné de ses paroles, ont donné à merveille le ton général de toute la séance. On trouvera plus loin le résumé de son discours. Après lui, successivement, le premier ministre, le ministre de l’Amirauté, le secrétaire des Affaires d’Orient, et lord Pemberton ont dit quelques mots confirmant l’incroyable nouvelle. Vers vingt-trois heures moins le quart, un renforcement de clameurs, au dehors, a annoncé l’approche de la délégation américaine, venue exprès de Paris pour donner plus d’éclat à la fête ; et, solennellement, les membres de la délégation sont montés sur l’estrade, après être entrés par la porte sud de l’ancien chœur. Chacun d’eux, tour à tour, a prononcé une courte allocution : mais, bien que tous aient tenu à nous le rappeler, aucun d’entre eux, peut être, n’a plus clairement mis en lumière que M. Markham ce fait essentiel, que tout le succès des efforts américains a été dû, uniquement et absolument, à M. Julien Felsenburgh. Celui-ci, à ce moment de la séance, n’était pas encore arrivé ; mais, en réponse à