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CHAPITRE PREMIER

I

Le lendemain soir, Olivier Brand, assis dans son bureau, lisait l’article de tête de la dernière édition du Nouveau Peuple, où le rédacteur en chef du journal décrivait et appréciait, en ces termes, la cérémonie de la veille :

Nous commençons enfin à nous remettre un peu de l’enivrement de la nuit passée, et à nous rendre compte des suites merveilleuses que ne pourront manquer d’avoir les événements de cette nuit, à jamais mémorable. Mais, d’abord, il convient de rappeler brièvement les faits. Jusqu’à la soirée d’hier, notre anxiété persistait au sujet de la crise d’Orient, et, sur le coup de vingt et une heures, il n’y avait pas encore à Londres plus de quarante personnes qui sussent positivement que tout danger avait disparu. Pendant la demi-heure qui a suivi ce moment, le Gouvernement a pris quelques mesures discrètes : un petit nombre de personnes choisies ont été informées ; la police a été appelée, avec une demi-douzaine de régiments de troupes, pour assurer l’ordre ; le Temple de Paul a été mis en état pour la séance solennelle ; les Compagnies de chemin de fer ont reçu des instructions ; et, à vingt et une heures et demie exactement, l’avis officiel a été publié, au moyen d’affiches électriques, dans tous les