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vous ? Vous n’avez pas le droit d’être superstitieuse !

— Eh ! bien, mon père, voici ce que j’ai vu, tout à l’heure ! J’étais quelque part, dans une grande maison inconnue. C’était une des maisons d’autrefois, et très obscure. Et moi, il me semblait que j’étais une enfant, et que j’avais très peur de quelque chose. Tous les corridors étaient noirs, et j’allais pleurant, criant, dans les ténèbres, en quête d’une lumière. Et, alors, j’ai entendu une voix qui parlait, très loin… Mon père…

Elle s’arrêta, et serra plus fort la main de Percy. La maison était étrangement silencieuse, et le prêtre avait l’impression de se trouver lui-même, avec sa pénitente, dans cette autre maison dont elle lui parlait.

— Et alors, mon père, j’ai entendu des paroles, et je me suis mise à courir le long des corridors, jusqu’à une porte où j’ai vu un rayon de lumière se dessiner sur le sol. Là, je me suis arrêtée… Approchez-vous, mon père !

La voix avait faibli, peu à peu, et n’était plus qu’un murmure ; et les yeux, creusés, fixaient le prêtre, comme s’ils tâchaient à le retenir par force.

— Je me suis arrêtée, mon père : je n’ai pas osé entrer ! J’entendais, à présent, les paroles, je voyais la lumière : mais je n’osais pas entrer. Et, tout de suite, j’ai su, mon père, que c’était ce Felsenburgh qui était dans cette chambre !…