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comme une piqûre de honte, dans son propre cœur. Tout compte fait, la réconciliation d’une âme avec Dieu était une bien plus grosse affaire que la réconciliation de l’Orient avec l’Occident !

— La chose peut avoir beaucoup d’importance pour M. Brand, dit-il : car votre fils est en train de devenir un très grand homme, à ce qu’il me semble !

La malade continuait à le considérer en silence, avec une ombre de sourire, et Percy s’émerveilla de l’expression juvénile de ce vieux visage. Soudain, Mme Brand fronça les sourcils.

— Mon père, je ne veux pas vous retenir ! Mais dites-moi encore : qu’est-ce que c’est que cet homme ?

— Felsenburgh ?

— Oui !

— Personne ne le sait ; mais, probablement, nous allons être renseignés dès demain, car il est à Londres ce soir même !

Il y avait, dans le regard de la vieille femme, quelque chose de si étrange que, d’abord, Percy craignit l’approche d’une nouvelle syncope. Une frayeur infinie se dégageait de tous les traits du visage contracté.

— Qu’y a-t-il, mon enfant ?

— Mon père, j’ai très peur, très peur, quand je pense à cet homme ! Il ne peut me faire aucun mal, n’est-ce pas ? Je suis à l’abri de lui, maintenant que me voici redevenue catholique…

— Mais sans doute, ma fille, vous êtes à l’abri ! Comment cet homme pourrait-il vous nuire ?