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II

Son visiteur lui ayant dit que le danger n’était pas imminent, Percy n’avait pas emporté d’hostie ; mais le curé de Croydon lui avait téléphoné qu’il pourrait s’en procurer à la sacristie de l’église Saint-Joseph, toute proche de la gare. Il avait seulement pris, dans sa poche, un cordon violet, qu’il avait l’habitude de jeter sur ses épaules quand il était auprès des malades.

En descendant de la station, à Croydon, il fut frappé de l’animation extraordinaire qui remplissait la place. Plusieurs centaines de personnes, la tête levée, lisaient une énorme affiche en lettres de feu, au-dessus d’une maison, qui annonçait, en espéranto et en anglais, la nouvelle que l’Angleterre avait fiévreusement attendue depuis plusieurs mois. Percy lut l’affiche dix fois de suite, avant de se remettre en mouvement, fasciné comme par un spectacle surnaturel, dont il ne savait point, d’ailleurs, s’il manifestait le triomphe du ciel ou de l’enfer :

Le Congrès d’Orient est terminé ! La Paix définitive et non la guerre ! La fraternité universelle établie ! Felsenburgh sera à Londres cette nuit !

Il fallut bien deux heures à Percy, après cela, pour se frayer un chemin à travers la foule, jusqu’à la maison d’Olivier. Lorsqu’il parvint enfin devant la porte, il s’aperçut que son chapeau