Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE III


I

— Soyez sans inquiétude, murmura le P. Jervis environ un quart d’heure plus tard, en conduisant monsignor vers la chambre du cardinal. Vous n’aurez aucune explication à donner. J’ai déjà tout expliqué.

Parvenu devant la porte, il frappa ; de l’intérieur de la chambre, une voix répondit.

L’homme qui avait perdu sa mémoire aperçut, assise dans un large fauteuil devant un bureau, la haute et maigre figure d’un prélat vêtu de noir avec des boutons écarlates, et coiffé d’une petite calotte écarlate par-dessus ses cheveux grisonnants. Monsignor eut d’abord quelque peine à distinguer les traits du visage, placé à contre-jour devant la fenêtre. Mais du moins put-il constater aussitôt que, encore bien que ce visage lui adressât un sourire amical, ce visage-là, aussi, lui était entièrement inconnu.

Le cardinal se leva en voyant approcher les deux piètres, et s’avança vers eux, les mains tendues.