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dessous la surface matérielle de nos perceptions, afin de saisir les idées derrière les objets, la substance derrière les accidents, la réalité véritable derrière les apparences. Zola en littérature, Richard Strauss en musique, les peintres français de l’école impressionniste, tous ces hommes avaient poussé le réalisme à ses limites extrêmes, et en avaient ainsi démontré l’impossibilité. Si bien que, là encore, là comme partout ailleurs, on s’était aperçu que l’Église catholique seule avait, de tout temps, possédé le secret. Depuis ce moment, une réaction symboliste avait pris naissance, qui a été l’origine de notre art contemporain, essentiellement poétique, à la fois, et catholique.

« Sans compter qu’il y avait, naturellement, une foule d’autres petits mouvements analogues, parallèles à ceux-là, presque dans chacun des domaines de la vie et de la pensée : et tous ces mouvements tendaient vers la même direction, et convergeaient, pour ainsi dire, de tous les points cardinaux, à l’extrémité du tunnel que l’Église avait dû se creuser de siècle en siècle, à travers l’entassement de la sottise et de l’ignorance humaines. De toutes parts, on aboutissait à la conclusion que c’était l’Église qui avait toujours eu raison. Sur tous les domaines, elle avait été condamnée. Pilate, le représentant de l’autorité civile, l’avait déclarée coupable de sédition ; Hérode, le sceptique, incarnation de l’esprit scientifique, lui avait reproché d’être une supercherie ; Caïphe l’avait