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qu’il avait eu l’occasion de consacrer le retour à Dieu d’un prêtre apostat, et son âme ingénue ne pouvait s’empêcher de regarder comme miraculeuse une conversion survenue après tant d’années de profonde et notoire incrédulité. Car le nom du mourant lui était bien connu, comme aussi toute l’histoire de sa chute et celle de l’active campagne antichrétienne qui en avait été la conséquence. Et voici que, maintenant, le vieil adversaire du Christ revenait au Christ d’une manière si simple et aisée, sans la moindre trace d’une lutte intérieure !

De toute son âme, le jeune vicaire aurait désiré savoir les circonstances, l’occasion du miracle. La sœur, interrogée, n’avait eu rien à lui dire. Simplement il avait appris d’elle que, jusqu’à ce réveil de l’espèce de coma où il était plongé, le malade avait résolument repoussé jusqu’à la plus lointaine suggestion de l’approche d’un prêtre. Et puis, dès la minute même du réveil, il avait aussitôt demandé très instamment un confesseur ; et le vicaire se rappelait qu’ensuite, lorsqu’il était venu, la confession s’était déroulée sans aucune sorte de préliminaire. Le malade avait attendu, en silence, que son visiteur se revêtit de l’étole, dans un coin de la chambre : puis il lui avait fait signe de s’asseoir auprès du lit, s’était confessé longuement et minutieusement, avait reçu l’absolution, et s’était contenté d’indiquer au vicaire deux ou trois petits actes de restitution qu’il le priait de faire en son nom.