Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mille fois si j’ai chance, par là, d’instruire mes enfants égarés à vivre pour le Christ. Ayez pitié de ce monde que vous aimez et que vous désirez servir ! Oui, il est beau de vouloir servir le monde. Je vous en prie, travaillons ensemble à le servir !

Le pape se tut, tout frémissant de passion, avec ses deux mains convulsivement appuyées sur la croix de sa poitrine. Puis, soudain, il étendit les bras, dans un geste d’appel silencieux.

Et il y eut, sur l’estrade, un grand bruit de sièges renversés. Il y eut une clameur confuse de voix désespérées ; et dès l’instant suivant, le prêtre, humblement agenouillé, put voir à travers ses larmes toutes les figures de l’estrade s’avançant et tombant à genoux devant la figure blanche debout vis-à-vis d’elles, pareille à un pilier blanc de puissance et de douleur, et appelant à soi l’univers entier.