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palais qui formaient cette cour. En quelques heures, l’immense exécution s’était achevée. Impossible pour les autres puissances d’intervenir avant la catastrophe ; impossible d’intervenir utilement maintenant encore, en raison d’une foule « d’otages » que les rebelles menaçaient de tuer dès la première apparition d’aériens armés.

Et puis il y avait les conditions exigées par ces rebelles, — des conditions que les gouvernements étaient unanimes à rejeter, car elles comprenaient, en plus du rappel immédiat de tous les socialistes, une suppression absolue du pouvoir religieux dans toute l’Europe, une liberté absolue de la presse, et maintes garanties non moins inacceptables. Faute pour les puissances d’admettre ces conditions, c’était la guerre déclarée par l’Allemagne à toute l’Europe, une guerre qui, naturellement, ne pouvait finir que par le triomphe des puissances chrétiennes, mais qui, en attendant cette issue heureuse, ne pouvait manquer de signifier, étant données les nouvelles conditions de toute guerre, une destruction incalculable de vies humaines et de propriétés, — d’autant plus que l’on savait les Allemands résolus à répudier toutes les lois internationales qui restreignaient cette destruction. Certes, le défi porté au monde par Berlin était une démarche désespérée et vouée à l’échec ; mais c’était le défi d’un animal féroce qui, tenant à sa portée toutes les ressources de la science moderne et connaissant la manière d’en user, ne se ferait