Page:Benson - La nouvelle aurore, 1915.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je viens de la part du Saint-Père ! répondit nettement le cardinal. Je suis le cardinal Bellairs ; et voici mon secrétaire, monsignor Masterman ! Je dois ajouter que monsignor ne remplit ici aucune mission officielle.

— Fort bien, dit l’homme. Tout est en ordre : déjà votre arrivée nous a été signalée, tout le long du trajet. Voudriez-vous venir par ici ?

Une passerelle avait été jetée de l’aérien au radeau, qui, à son tour, se trouvait maintenant attaché à un large quai tout enveloppé de brouillard. Cependant, monsignor pouvait apercevoir que tout ce quai était encombré d’hommes, les uns vêtus d’uniformes, d’autres en blouses d’ouvriers. Mais on avait réservé un chemin pour les arrivants, et la foule les laissa passer sans aucune démonstration d’hostilité ouverte. Le seul détail qui frappa monsignor fut l’absence de tout signe de salutation ; et bientôt également, lorsque le cardinal et lui eurent pénétré, en compagnie des deux officiers, dans l’ascenseur qui devait les conduire à terre, le prêtre entendit derrière soi un échange de voix gutturales, au milieu desquelles vibra soudain un gros rire. Puis les portes de l’ascenseur se refermèrent, et l’appareil descendit.

La descente était si rapide que les voyageurs, même sans le brouillard d’alentour, auraient été hors d’état de rien observer de la ville. Et bientôt, en même temps que la vitesse se ralentissait, mon-