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jusqu’à ses moindres mesures répressives contre le socialisme.

— Connaissez-vous la mort du prince Otteone ?

— Non, Éminence !

— Le prince Otteone a été exécuté la nuit passée, reprit simplement le cardinal. Lui-même avait sollicité la faveur d’aller à Berlin, comme représentant du Saint-Père, pour essayer de sauver tout au moins la vie des otages. Les gens de Berlin lui ont répondu qu’ils n’étaient point là pour traiter, mais bien pour imposer leurs propres conditions. Et ils ont tué le prince Otteone, et ont dit qu’ils feraient de même pour tout envoyé qui ne leur apporterait pas un message d’entière soumission. La chose sera universellement connue vers midi.

De nouveau, il y eut un silence. Le cardinal secrétaire promenait son regard d’un visage à l’autre, avec un air d’hésitation. Monsignor se taisait respectueusement, sachant bien qu’il n’avait pas à prendre la parole.

— Pouvez-vous deviner pourquoi je vous ai fait venir, monsignor ? demanda brusquement le cardinal Bellairs.

— Non, Éminence !

— Eh ! bien, c’est moi qui vais me rendre, dès ce soir, à Berlin. Le Saint-Père a eu la bonté de m’y autoriser. Et j’ai voulu vous laisser quelques instructions touchant nos affaires anglaises, avant mon départ.