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comme réservé aux non-catholiques. Et, naturellement, cette offre de l’Amérique avait été acceptée, si bien que, dès la fin de février, des troupes d’émigrants s’apprêtaient à quitter les divers pays européens.

L’idée avait même très vivement séduit l’imagination populaire. On se réjouissait de penser que, d’une part, les générations futures seraient délivrées du grave danger que constituait pour elles le contact des socialistes, et que ceux-ci, d’autre part, allaient avoir une occasion exceptionnelle de mettre en pratique non pas les nouveaux principes révolutionnaires de plus en plus ouvertement adoptés par l’Allemagne, mais bien ces vieilles doctrines dont ils s’obstinaient à conserver le culte. Tout le monde savait, en vérité, de quelle manière une première expérience du régime socialiste avait été faite un peu partout, cinquante ans auparavant, et l’affreuse tyrannie qui en était résultée. Mais l’on se demandait ce qui pourrait arriver dans une communauté où le socialisme n’aurait à tyranniser que ses propres adeptes. Ou bien le régime nouveau prospérerait, et tous les démocrates du monde auraient dorénavant un refuge certain ; ou bien, plus probablement encore, l’expérience achèverait de démontrer l’absurdité pratique de la théorie, et ainsi le poison se trouverait à jamais éliminé de la vie sociale.

Monsignor Masterman lui-même, cependant, continuait à demeurer personnellement dans un état