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à nos frères proscrits. Protégez-les et servez leurs intérêts autant que possible, car je crains que les autorités civiles ne les traitent durement !

— Fort bien, Éminence !

Le nouveau projet dont il s’agissait n’était que la conséquence immédiate du vote décrétant l’expulsion des socialistes. Aussitôt après ce vote, les éléments modérés et pacifiques du parti, au lieu d’émigrer en Allemagne, comme l’avaient fait les socialistes d’extrême gauche, s’étaient empressés de représenter à leurs gouvernements respectifs que, maintenant que leur ancienne résidence leur était fermée, quelque chose devait être fait pour les mettre à même de jouir ailleurs de leur liberté civile et sociale. Aussi bien l’idée était-elle dans l’air depuis le premier jour. De tous les côtés, on s’était plaint de l’excessive rigueur du projet voté à l’égard de cette minorité plus ou moins inoffensive du parti socialiste, en ajoutant qu’il fallait à tout prix s’aviser d’un moyen d’assurer à celle-ci une existence régulière. Mais la question n’avait été définitivement tranchée que lorsque l’Amérique était venue offrir aux socialistes du monde entier l’un de ses États, le Massachusetts, où, du reste, la plupart de la population actuelle partageait déjà leurs idées. On pourrait installer dans cet État une colonie ; j que l’on tolérerait indéfiniment, à la condition qu’elle restât isolée. Que si les puissances consentaient au projet, on avertirait la chrétienté d’avoir désormais à considérer le Massachusetts