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CHAPITRE II

I

Ce fut trois semaines plus tard que les Bénédictins reprirent solennellement possession de l’abbaye de Westminster. Monsignor Masterman avait reçu la charge d’escorter les cardinaux à la cérémonie. En s’éveillant, ce jour-là, il eut une fois de plus l’impression de vivre dans un rêve d’une irréalité bizarre et troublante. Et lorsque, ensuite, en compagnie de l’archevêque et du nonce, tous les deux vêtus de rouge flamboyant, il parvint à la porte où attendaient les magnifiques carrosses de Cour placés à la disposition des deux cardinaux, il ne put s’empêcher d’éprouver comme un sentiment d’hostilité à la vue de l’énorme foule respectueuse qu’il aperçut rassemblée de tous côtés, attendant la bénédiction des deux hommes rouges.

Monsignor s’assit en face des cardinaux, dans le premier carrosse ; et, lentement, les six chevaux blancs se mirent en marche. Mais bientôt, en débouchant dans Victoria Street, le prélat eut une nouvelle surprise, plus forte encore que la précédente. Jamais il n’avait vu ni rêvé un spectacle