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de deux ou trois accidents, et le menu fretin de nouvelles politiques. Monsignor se remit en marche vers le premier parloir.

Dans la petite pièce vivement éclairée, un homme vêtu du costume noir des avocats s’était relevé pour le saluer. C’était un petit homme au visage rose et souriant, rasé de près, avec les allures à la fois déférentes et gracieuses qu’avait fait pressentir le portrait esquissé par le P. Jervis.

Les premières minutes furent toutes remplies par les félicitations du visiteur, touchant l’excellente mine du prélat et la nouvelle de son entier retour à la santé. Nulle trace d’anxiété ni d’une émotion quelconque, dans l’attitude de l’avocat ; si bien que, presque insensiblement, monsignor en vint à perdre de vue l’avertissement du vieux prêtre. Mais ensuite, tout d’un coup, M. Hardy aborda le sujet qui l’amenait.

— Voici, en deux mots, monsignor, ce que je voudrais vous demander ! Ne pourriez-vous pas me dire en confidence, — et je vous promets d’être la discrétion même, — si les autorités ecclésiastiques anglaises se rendent compte du mouvement qui ne manquera pas de se produire parmi nos socialistes, aussitôt que sera publiquement annoncée l’alliance de l’empereur d’Allemagne avec la libre pensée ?

— Mais… commença le prélat.

— Un moment, s’il vous plaît, monsignor ! Je n’entends pas du tout vous forcer à me répondre. Mais vous savez que nous autres, les infidèles (et il