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gieux de la nation, aurait dorénavant à prendre sa part de toute mesure politique de quelque importance. Pareillement, la question de la restitution des biens de l’Église donnait lieu à toute espèce d’arrangements et de compensations. Et puis il y avait la question des nouvelles lois scolaires ; et c’était précisément à celle-là que monsignor Masterman se proposait de consacrer la matinée de ce jour d’été où nous le retrouvons assis dans son vaste cabinet de Westminster.

Soudain retentit l’appel très doux d’un timbre ; et l’un des secrétaires du prélat, installé devant la grande table voisine de la fenêtre, appuya un récepteur contre son oreille. Puis, se tournant vers son maître :

— Son Éminence désirerait causer un moment avec vous, monsignor ! dit-il.

Quelques instants après, le cardinal accueillait son collaborateur avec sa souriante bonté habituelle.

— Ah ! bonjour, monsignor ! C’est cela, asseyez-vous ici ! J’aurai à vous entretenir d’un sujet des plus importants. (Tout en parlant, le vieux cardinal s’était mis à jouer avec des plumes répandues sur son bureau.) Oui, un sujet d’une importance extrême, et sur lequel il faut que nous conservions le silence le plus complet. La chose peut se trouver ébruitée, d’un moment à l’autre : mais la moindre indiscrétion de notre part risquerait d’entraîner des suites fâcheuses. En un mot, voici ! J’apprends,