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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Autres.


Je rougis, je pâlis, je soûpire où vous êtes ;
Sans que vous connoissiez mon amoureux transport ;
Beaux yeux, beaux innocens, vous me donnez la mort,
Et ne sçavez ce que vous faites.

Bien que mon cœur brûlé, de ces flâmes discrètes,
N’espère aucun secours à son tragique sort ;
Beaux yeux, beaux innocens, je bénirois ma mort,
Si vous sçaviez ce que vous faites.


Pour une Fille qu’il appelloit son bien.

ÉPIGRAMME.


Parmy tant de trésors dont la terre est féconde,
Mon esprit dédaigneux ne désire plus rien ;
J’ay dequoy m’estimer le plus riche du monde,
Si le Ciel me permet de jouïr de mon bien.