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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Ne sçaura cette vérité
Que sur la fin de son empire ;
Enfin vous voudrez essayer
Pour vôtre profit employer
Cette nécessaire science ;
Il sera trop tard quelque jour,
Et vous aurez de la constance
Lorsque l’on n’aura plus d’amour.

N’allez pas vous imaginer
Que ce que vous venez d’entendre
Soit afin de vous détourner
Du dessein que je vous voy prendre.
Il me plaît, puisqu’il vous a plû ;
Comme vous j’y suis résolu ;
Si c’est vôtre honneur, c’est ma gloire ;
Et de bon cœur je vous promets,
Si vous en perdez la mémoire,
De ne m’en souvenir jamais.

On auroit tort de vous blâmer.
Chacun suivant ce qu’il veut suivre ;
Sans nous voir et sans nous aimer,
Nous n’avons pas laissé de vivre ;