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LE CY GIST.


Épitaphe d’un Faux Brave.

Cy gist qui fit le brave, et n’estoit qu’un poltron,
Prenant un Cavalier pour tout un Escadron.

Épitaphe d’un Amant.

Cy gist le tendre Amant d’une jeune Maîtresse ;
Elle en seroit morte d’ennui,
N’estoit qu’elle perdit sa douleur dans la presse
Des Amans qu’elle eut aprés lui.

Épitaphe d’un Avare et d’un Gueux.

Cy gist un riche Avare, auprès d’un pauvre Hère :
L’un aima trop ses biens, et se damna pour eux ;
L’Autre est encor plus malheureux,
Qui se damna par sa misère.