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XIII
PRÉFACE


Et quand je suis sans bois, m’en promettre une voye,
C’est une douce voye à me gagner le cœur.


Tallemant des Reaux[1], en chroniqueur mauvaise langue, prétend qu’il a ouï parler de la protection que Mme la comtesse de La Roche-Guyon accordait au poëte, par un caprice amoureux de cette extravagante. Il ajoute même que, pour le tenir plus près d’elle, la vieille coquette l’installe dans un hôtel voisin du sien, où rien ne lui manque. La vaisselle d’argent brille sur sa table, il dispose d’un carrosse à couronnes et de trois laquais, et comme Benserade est rousseau, ses ennemis disent que la comtesse se ruine en parfums et en bains de toutes sortes.

La vérité est que Benserade se brouilla vivement avec elle ; et les stances contre une vieille[2], qu’il fit plus tard, nous semblent fort s’adresser à la pauvre comtesse.

Le succès de Cléopâtre ayant enhardi l’heureux tragédien, Benserade fit successivement : Iphis et Iante, comédie, 1637 ; La Mort d’Achille, 1687 ; Gustaphe, ou l’Heureuse Ambition, tragi-comédie, 1637 ; Méléagre, tragédie, 1641 ; et La Pucelle d’Orléans, tragédie, 1642[3].

  1. Historiettes.
  2. Page 81 de ce volume.
  3. Samuel Chapuzeau, dans son Théâtre françois, donne la tragédie de la Pucelle d’Orléans à La Mesnardière, mais Paul