Page:Benserade - Poésies, éd. Uzanne, 1875.djvu/223

Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
LE CY GIST.


Épitaphe d’un Avocat.

Cy gist qui ne cessa d’étourdir les humains,
Et qui, dans le Barreau, n’eut relâche, ni pause :
Le meilleur droit du monde eut péri dans ses mains,
Aussi contre la Mort perdit-il pas sa cause ?

Épitaphe d’un Homme turbulent.

Cy gist de tout vacarme ou l’auteur, ou l’appuy,
À qui l’on chanta sa game ;
Et rien n’auroit été de plus grand bruit que luy,
S’il n’avoit pas eu de femme.

Épitaphe d’un Homme doux.

Cy gist qui vivoit doucement,
Sans être incommode à personne ;
À sa mort même, expressément,
Il a défendu que l’on sonne.