Page:Benserade - Poésies, éd. Uzanne, 1875.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Vostre douceur est extrême,
Boneüil, il faut avoüer
Qu’on ne la peut trop loüer ;
Vostre mérite est de même :
Et l’on doit être assuré
Que, sans une autre que j’aime,
Pour vous j’aurois soupiré.

Neuillan, qui peut se défendre
De languir pour vos appas ?
Mais qui peut n’en mourir pas ?
Tous les cœurs s’y viennent rendre
Et s’y veulent engager ;
Mais un autre m’a sçû prendre,
Et je ne sçaurois changer.

Toute la cour est éprise
De ces attraits précieux,
Dont vous enchantez nos yeux,
Maneville ; ma franchise
S’y devroit bien engager :
Mais mon cœur est place prise,
Et vous n’y sçauriez loger.