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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


C’est d’une si tranquille et si riante place,
Presque à moitié chemin du ciel et du Parnasse,
Que je sçay mépriser tout l’or de ces bas lieux ;
Là s’égaye en repos ma libre fantaisie,
Vivant là d’un air pur, et d’un peu d’ambroisie,
Qui tombe quelquefois de la table des dieux.

Ce pays de séjour en délices abonde,
C’est un don que je tiens du plus grand Roy du monde,
Je veux devant ses yeux ma disgrâce étaler :
Et je ne seray pas le premier misérable
À qui l’on aura vû sa bonté favorable,
Ni le premier cheval dont il ait oüy parler.