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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Ainsi parloit à des beaux yeux,
Un Roy pour qui les siècles vieux
Porteront jalousie au nôtre,
Un enfant qui nous sert d’appuy,
Blessé dans le cœur par un autre,
Moins aimable et moins beau que luy.

Pour flatter le mal qui l’a pris,
À la honte des beaux esprits,
Il n’a choisi que ma personne ;
J’explique ses premiers désirs
Et suis cause que Boisset donne
De l’air à ses premiers soupirs.

Je m’estime un peu malheureux,
De faire des vers amoureux,
Contre un vœu dont il me dispense ;
Mais quoique je sois combattu,
J’en feray tant que l’Innocence
Fera l’amour à la Vertu.