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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Muet témoin de ma constance,
À qui je me plains chaque jour,
Astre, qui dans la nuit de ma cruelle absence
Éclaires mon amour.

Quoique vos attraits décevans
Soient peints d’une main secondée
De l’art et des efforts d’une puissante idée,
Olympe a des yeux plus sçavans.

Le temps a droit de faire outrage,
À tout ce que l’art peut tracer ;
Mais, quand ses doux regards impriment son visage,
Rien ne peut l’effacer.