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STANCES, SONNETS, ÉPIGRAMMES.


Pour l’appaiser, d’un ton fort doux
Dites : J’ay fait une bévuë,
Et je vous conjure à genoux
Que vous n’en soyez point émûë.

Mettez, mettez vôtre bonnet,
Reprendra l’Ombre, et sans berluë
Examinez ce beau sonnet,
Vous verrez sa misère nuë.

Diriez-vous, voyant Job malade,
Et Benserade en son beau teint :
Ces vers sont faits pour Benserade,
Il s’est luy-même ici dépeint ?

Quoy, vous tremblez, Monsieur Esprit !
Avez-vous peur que je vous tuë ?
De Voiture qui vous chérit
Accoutumez-vous à la vûë.

Qu’ay-je dit qui vous peut surprendre
Et faire pâlir votre teint,
Et que deviez-vous moins attendre
D’un homme qui souffre et se plaint ?